Un entrepreneur prêt à enraciner sa passion et son succès

 

Agriculteur depuis sept générations, Philippe Bonnetaud a fait une reconversion. Cet ancien éleveur au label « veaux sous la mère » a créé, en aout 2016, une EURL de bois de chauffage et de construction grâce, entre autres, à un prêt d’honneur de 25.000 euros accordé par Réseau Entreprendre® Limousin. Enraciné dans les monts d’Ambazac, sa passion pour la nature s’inscrit dans une logique de gestion durable des forêts…et du succès.

« J’aime mon village, j’aime cet endroit » dit Philippe Bonnetaud en montrant d’un geste le paysage qui l’entoure, sa propriété de 103 hectares. Au loin, le vent froid, bruyant, souffle dans les arbres avec force, comme s’il répondait à l’entrepreneur de 38 ans. Est-ce le murmure du succès ? « J’ai remarqué qu’il y avait une forte demande de bois de chauffage ici. Les clients veulent un bois propre, local, qui brûle bien alors je me suis installé » décrit-il.

« Les clients veulent du local, du pratique et du travail soigné »

Le bâtiment derrière lui, de 1050 mètres carré, servait de stabulation pour son cheptel d’une cinquantaine de vaches et d’une trentaine de veaux sous la mère. Aujourd’hui, elle abrite un tracteur moderne et une scie horizontale dernier cri. « J’ai deux passions dans la vie : les vaches et le bois de chauffage. Je ne pouvais plus continuer mon exploitation. Alors j’ai décidé de créer l’EURL Bonnetaud tant que j’avais encore un apport financier personnel et tant que je n’étais pas endetté » explique-t-il.Chênes, hêtres, douglas : il travaille avec des exploitants forestiers du coin, scinde ensuite le bois et le vend en « bigbags » à ses clients. Une sorte de « prêt à livrer » qu’il affectionne. « Les clients veulent du local, du pratique et du travail soigné » précise-t-il, avec simplicité. Grâce à sa scie haute-technologie, munie d’une caméra infrarouge, il prépare aussi du bois de construction pour les particuliers, les revendeurs de matériaux et les artisans locaux. « J’ai constaté aussi qu’il y avait une forte demande de ce produit alors j’ai investi 60.000 euros pour l’acheter ».

Des recherches sur la toile pour trouver Réseau Entreprendre en Limousin

Au total, Philippe Bonnetaud a investi près de 300.000 euros pour la création d’entreprise et l’achat du matériel. « Réseau Entreprendre Limousin m’a beaucoup aidé en m’accordant un prêt d’honneur de 25.000 euros » précise-t-il.

Après quelques recherches sur la toile, il a trouvé le réseau. « Je ne maitrise pas beaucoup l’ordinateur ! » lance-t-il en riant. « Mais il fallait que je trouve une structure pour m’aider, j’avais besoin de conseils » explique celui qui, malgré son amour pour les vaches, ne regrette pas sa reconversion. « J’ai monté mon projet accompagné par Réseau Entreprendre Limousin et grâce à cela j’ai monté un projet viable. J’ai pris mon temps, j’ai mis environ trois ans le temps de réfléchir à tous les aspects. Le réseau m’a donné des conseils précieux avec une vision extérieure. Car quand on est dans son projet on ne voit pas toujours ce qui va ou ne va pas » détaille Philippe Bonnetaud. Comptabilité, modifications administratives, conseils techniques : Réseau Entreprendre Limousin l’a suivi dans ses démarches.

Etre acteur de son entreprise grâce aux conseils du Club de Réseau Entreprendre Limousin

« J’aime quand c’est compliqué, c’est motivant. Mais il faut être bien entouré. Tous les mois, grâce au Club, tous les entrepreneurs se retrouvent. C’est l’occasion de leur demander des conseils, de comparer ce qui a marché pour eux ou pas. On peut ensuite appliquer ces conseils dans notre entreprise».

Une secrétaire et un scieur sont déjà salariés de l’EURL. « Je prévois d’embaucher un troisième collaborateur prochainement. Quant à moi, je ne suis pas juste un manager. J’aime être acteur de mon entreprise alors je mets la main à la pâte comme les autres » dit-il d’un air sympathique. Sauf pour Facebook ! « Ah je ne maitrise pas bien cela mais ma secrétaire le fait très bien ! » lance-t-il avec humour.

L’avenir, il le voit enraciné chez lui, dans les monts d’Ambazac. Sa passion, aux branches multiples semble faite pour pousser solidement. « J’aimerais planter des arbres pour les générations futures. J’aime cette philosophie de gestion durable » conclut-il, voulant aussi planter le succès pour ses descendants.

 

Plus de détails en vidéo, avec Philippe : https://youtu.be/SAOEpfIq92w