Suite Ă  la crise du Covid-19, RĂ©seau Entreprendre Paris analyse diffĂ©rentes Ă©volutions qui devraient voir le jour. A travers nos articles « 🔎 A la loupe », nous vous offrons une vision de l’aprĂšs, fondĂ©e sur les enjeux de nos entrepreneurs, leur rĂ©alitĂ© du quotidien et de l’Ă©cosystĂšme entrepreneurial dont le RĂ©seau est partie intĂ©grante.

Nous sommes dans une phase de transformation. La crise que nous traversons a changĂ© nos maniĂšres de travailler, d’étudier, de vendre et de consommer. Elle a accĂ©lĂ©rĂ© l’adoption des usages digitaux. Les activitĂ©s se sont digitalisĂ©es et un retour en arriĂšre ne semble pas imaginable.

Le 16 mars, nombre d’entreprises se sont retrouvĂ©es face Ă  un tĂ©lĂ©travail forcĂ© alors que certaines n’y Ă©taient pas prĂ©parĂ©es, les banques notamment. Peu habituĂ©es Ă  ces nouvelles mĂ©thodes de travail, elles ont dĂ» s’adapter rapidement. Pour les enseignes du retail, plus de ventes physiques possibles, les ventes devront dĂ©sormais se faire sur internet.  Du jour au lendemain, tout devra se traiter en ligne, Ă  distance, c’est le principe de la digitalisation.

Le digital a dû se démocratiser.

Mais revenons d’abord sur ce terme et son origine : Au sens large, la digitalisation est le procĂ©dĂ© qui vise Ă  transformer un objet, un process, un document ou tout un mĂ©tier en un code informatique pour le remplacer et l’automatiser. Plus concrĂštement, quand on parle de digitalisation en entreprise, on parle de la transformation complĂšte ou partielle de l’offre et de la chaĂźne de crĂ©ation de valeur. Si le phĂ©nomĂšne prend de plus en plus d’ampleur chaque annĂ©e, c’est bien depuis les dĂ©buts d’internet qu’il s’est fait une place dans les entreprises comme dans nos vies personnelles. Les courriers sont alors devenus des emails, les billets de banque des cartes bleues, les magasins des sites marchands ou encore les salons des forums
 Depuis, tout autour de nous se virtualise, jusqu’aux consultations mĂ©dicales.

Qu’en est-il des entreprises aujourd’hui ?

Selon une Ă©tude de la Harvard Business Review et de Microsoft menĂ©e en 2017, 61% des entreprises sont « hybrides », c’est-Ă -dire que seulement une partie de leurs activitĂ©s sont digitalisĂ©es. Une minoritĂ© seulement serait complĂštement digitale, soit 17% et 23% d’entre elles seraient complĂštement fermĂ©es aux nouvelles technologies. Plus globalement, 28% des entreprises considĂšrent que la transition digitale a dĂ©jĂ  Ă©tĂ© amorcĂ©e dans leur secteur et 56% l’imaginent fortement impactĂ© en 2020. Mais la crise du Covid-19 force aujourd’hui les entreprises Ă  amorcer cette digitalisation.

Comment devient-on une entreprise digitale ? 

Christian Neff, fondateur de Markentive, agence spĂ©cialisĂ©e en inbound marketing et marketing automation BtoB, nous Ă©claire sur les grands piliers de la digitalisation en entreprise. « La transition digitale ne peut s’amorcer que sur des fondations solides : l’offre et le positionnement doivent ĂȘtre clairs car le digital ne connait pas d’à peu prĂšs » nous prĂ©cise-t-il. Repenser son produit est donc indispensable pour dĂ©finir une stratĂ©gie claire. D’autre part, digitaliser c’est insuffler un changement qui aura des impacts sur toutes les parties prenantes de la sociĂ©tĂ© en commençant par les collaborateurs, clĂ©s pour le succĂšs d’un tel projet. A cela s’ajoutent les technologies et l’outillage, indispensables Ă©galement, tant pour automatiser les opĂ©rations de l’entreprise que pour travailler en collaboration avec ses Ă©quipes. Enfin, pour faire coĂŻncider tout cela, nombre de process et mĂ©thodologies doivent ĂȘtre pensĂ©s, mis en place et amĂ©liorĂ©s continuellement.

La digitalisation comme avantage concurrentiel aujourd’hui et dans le futur ?

Dans ce contexte ou le tout physique n’existe plus, il est lĂ©gitime que les dĂ©bats quant Ă  l’importance et les enjeux du digital soient plus que jamais au cƓur de l’écosystĂšme entrepreneurial. Ce qui est sĂ»r, c’est que les entreprises ayant dĂ©jĂ  misĂ© sur le digital sont en meilleure posture que celles qui l’avait mis de cĂŽtĂ© pour traverser cette crise. Les consommateurs dĂ©penseraient jusqu’à 30% de plus en ligne. « Disposer d’ores et dĂ©jĂ  des outils et process digitaux rendrait les entreprises plus agiles, leur permettant ainsi de rebondir, parfois de se rĂ©inventer ou mĂȘme de lancer de nouvelles offres en un temps record » selon Christian Neff. Nicolas Morschl, fondateur de Bonsoirs ajoute Ă  ceci que « le fait d’ĂȘtre 100% digital m’a permis de gagner du temps et de me concentrer sur le plus important : l’expĂ©rience client ». Et en effet, la crise du Covid-19 a fortement impactĂ© les français, financiĂšrement ou dans leur mentalitĂ©. La reprise ou le retour Ă  la normale n’aura probablement pas lieu pour tout le monde. Dans ce contexte, la concurrence se fera d’autant plus rude, et si l’on veut maintenir sa position sur le marchĂ©, il faudra ĂȘtre meilleur que les autres.

Qu’en est-il de l’humain ?

Cette crise poussera-t-elle le digital Ă  remplacer les hommes ou simplement Ă  nous rendre plus efficaces dans nos modes d’organisation et recentrer ainsi la valeur ajoutĂ©e de l’homme dans le travail ? Poussera-t-elle les entreprises Ă  plus de souplesse, plus d’agilitĂ© qui sont l’aspiration de tous les collaborateurs pour un meilleur Ă©quilibre vie pro vie perso ? Remettre l’épanouissement humain au cƓur de nos ambitions n’était-ce pas la dĂ©finition de l’humanisme ?