Le financement non-dilutif face à la crise

Vendredi 5 mars 2021, Réseau Entreprendre Paris a organisé un nouveau webinaire sur le financement non-dilutif face à la crise. Yannick Cantournet (HSBC), Charles-Antoine Crosnier (3i Financement) et Vanessa Bota (BPI) sont intervenus aux côtés de Ludovic Girodon, chargé d’affaires au Réseau Entreprendre Paris. Découvrez ce qu’il fallait retenir de cet échange.

L’incontournable PGE

Globalement, les demandes de PGE diminuent. Côté HSBC, 60% des clients PGE ont retrouvé une trésorerie pré-covid. À ce jour, cela reste un prêt à rembourser mais celui-ci est étalé dans le temps (5 ans au total). Au début de la crise, des PGE étaient accordés facilement par manque de temps mais au fur et à mesure, l’obtention de PGE a été de plus en plus sélective. Un an après, les banques sont plus exigeantes pour le second tour des PGE. L’année 2019 reste encore l’année de référence pour l’obtention du prêt, même en 2021.

 

L’avenir du PGE

2 options : ne pas garder son PGE (si pas utilisé) ou garder son PGE avec la possibilité de l’amortir sur 5 ans dont un an de différé supplémentaire, taux assez faibles.

Conseil : l’amortir et garder de la trésorerie.

Concernant le futur il est peu probable que le PGE se transforme en subvention comme on l’entend parfois. C’est un prêt qui est garanti à 90% par l’État ! Par ailleurs, on peut utiliser le PGE comme on veut : recrutement, investissement immobilier, acquisition de fonds de commerce…. Les financements non-dilutifs dépendent des fonds propres, il faut profiter du PGE, et ne pas s’en priver.

 

Compléments du PGE

Un prêt “rebond” est proposé par la BPI avec la région Ile de France, il permet d’accompagner les sociétés en complément du PGE, en fonction de l’impact de la crise sanitaire sur l’entreprise et son état de trésorerie. La demande peut être faite en ligne ici, pour des besoins inférieurs à 50 000 €.

La demande se fait 100% en ligne via la plateforme et l’entrepreneur peut avoir accès au crédit en 3 / 4 jours.  Sur cette plateforme l’entrepreneur doit faire valider son dossier par son expert-comptable. Si la demande est supérieure à 50 000 €, elle est traitée en direct par BPI. Ce prêt est fait pour accompagner les sociétés qui subissent le choc conjoncturel et n’est  pas ouvert aux sociétés qui n’avaient pas atteint la rentabilité avant crise.

Le fonds “résilience” : permet d’aider les entreprises qui ne répondent pas aux critères du prêt rebond, en complément d’un PGE ou non. Le fonds a été rouvert mais va être fermé le 17 mars.

Sinon il existe également des prêts bonifiés et des avances remboursables.

Le dispositif du prêt rebond s’arrête en juin 2021, il commence à se resserrer (plafonné à 100 000 € au lieu de 300 000 € au départ).

 

Les dispositifs sectoriels

Il existe des soutiens spécifiques pour différents acteurs : le prêt “tourisme” par exemple. C’est un prêt amortissable similaire mais pour les entreprises ayant un code NAF lié au tourisme. Le prêt Touch ou le prêt Industrie Créatives sont également des prêts similaires mais pour les acteurs du secteur culturel au sens large.

 

Comment rassurer son banquier et maximiser ses chance d’obtenir un prêt ?

La première chose importante c’est de savoir si ce client travaillera avec la banque hors de ce PGE. En effet, ce qui est intéressant pour un banquier c’est de centraliser les flux financiers de l’entreprise.

Pour un PGE, les banques ont besoin de connaître l’évolution de la trésorerie et du cash flow. L’important pour un banquier ,c’est de voir l’évolution de la trésorerie sur 12 mois voire 18 mois maximum. Au-delà, c’est trop hypothétique pour constituer une base de négociation. Il n’y a donc vraiment pas besoin de vision à long terme.

BPI de son côté doit s’assurer que l’entreprise est suivie par sa banque. Dans le cas de BPI:  1€ est accordé par BPI  pour 1€ bancaire. BPI s’appuie sur l’historique de la société (sa viabilité avant la crise) et son projet de développement. BPI s’assure que l’entreprise met tout en œuvre pour atteindre son ambition.

 

Que faire si on est pas rentable, avec des fonds propres négatifs ?

Il faut établir si on arrive à un stade de cessation de paiements. Souvent, des dirigeants d’entreprises se mettent en situation de redressement judiciaire alors qu’il aurait pu être anticipé et évité.  Il faut au préalable aller voir son banquier pour étaler la dette, ce qui permet de libérer de la trésorerie. Il faut trouver des solutions en amont et contacter son banquier tôt, en situation de cessation de paiements il est trop tard.

Lors de procédures collectives, si le tribunal de commerce estime que le fonctionnement de l’entreprise est sain, la dette peut être étalée sur 10 ans.

Il existe désormais un prêt renfort : ce nouveau prêt a été mis en place avec la BPI et réseau entreprendre pour compléter un prêt d’honneur.

 

Visualisez l’intégralité de ce webinaire ici !

Animé par Ludovic Girodon, Chargé d’affaires chez Réseau Entreprendre Paris, avec la participation de :