« Pour avoir un impact positif sur le monde, il est nécessaire d’accompagner les dirigeants à retrouver une forme « d’écologie personnelle », afin de leur permettre d’être pleinement eux-mêmes, en synchronisation avec le monde ». Forte de ce constat, Thérèse Lemarchand, lauréate de Réseau Entreprendre Paris en 2015 et devenue membre engagée, se lance dans l’aventure Mainpaces. Entourée par un collectif scientifique et des experts métiers, elle accompagne les dirigeants à développer le potentiel de leurs ressources, grâce à une démarche qui s’inspire de l’accompagnement des sportifs de haut niveau. Une approche nouvelle, qui place les émotions, les énergies et la recherche sincère du plaisir et de la joie au cœur du processus d’accompagnement.

Créer ton entreprise, à quel moment as-tu eu le déclic ?

Mainpaces n’est pas ma première aventure entrepreneuriale. En 2015, j’ai été lauréate de Réseau Entreprendre Paris grâce à Commeon, une plateforme de mécénat participatif que j’ai ensuite revendue à Hopening. En 2020, deux semaines avant le premier confinement, j’ai quitté Hopening avec l’envie de créer un nouveau projet. L’entrepreneuriat, l’innovation et l’impact étaient des enjeux qui m’importaient. J’ai alors réalisé des missions de conseil sur ces thématiques et me suis impliquée au sein de Réseau Entreprendre Paris en tant que membre. Cela m’a permis de me nourrir d’interactions et de découvrir d’autres modèles d’entreprise. Je me suis également rapprochée de 50 Partners Impact pour continuer à progresser au sein de cet environnement. Les entrepreneurs ont une énergie très communicative, ce qui me porte beaucoup et a contribué à l’évolution plus ou moins consciente du projet.

Lorsque l’idée de Mainpaces a germé, tout est arrivé comme une évidence.

Lorsque l’idée de Mainpaces a germé, tout est arrivé comme une évidence. Je savais que je souhaitais me tourner vers le domaine du service. En effet, vendre un produit, même respectueux de l’environnement, revient toujours à encourager la consommation. Je ne voulais pas m’inscrire dans cette démarche. Ensuite, les compétences acquises lors de mes dernières expériences m’ont permis de lancer le projet de manière très fluide, sans peur. Je me suis fixée mon programme d’accélération, avec mes « GO », « NO GO » personnels. Je me réunissais tous les 3 mois avec moi-même en me disant « Est-ce que je continue ou pas au regard des étapes que j’ai atteintes ? ». Au départ, j’ai travaillé en solo, puis j’ai rassemblé un conseil scientifique (biologistes, neuroscientifiques, coachs de synthèse, etc.) ainsi qu’un collectif d’experts pour passer à l’étape supérieure et consolider mes intuitions avec de vraies expertises métiers.

En novembre 2021, mon associé Stéphan de Lavergne m’a rejoint dans cette aventure. Notre complémentarité est aujourd’hui un véritable atout dans le développement de l’entreprise. C’est un projet qui est particulier, qui repose beaucoup sur nous mais aussi sur la force d’un collectif d’experts qu’on anime. Nous avons vraiment envie que ce soit une aventure énergique, parce que l’énergie, c’est de la joie !

La mission de Mainpaces ?

Mainpaces est une entreprise qui accompagne les dirigeants, dans une démarche intégrative, qui s’inspire de l’expérience des sportifs de haut niveau. L’objectif est d’accompagner chacun à déployer tout le potentiel de ses ressources propres, en retrouvant ses rythmes personnels et en s’appuyant sur l’intelligence du corps. Un coach exécutif coordonne un accompagnement pluridisciplinaire, fil directeur du bénéficiaire – et complète son accompagnement par d’autres pratiques. Ces dernières sont utiles à la personne pour cultiver son énergie, développer ses capacités d’intuition, de décision, de gestion des conflits, etc. En somme, tous les enjeux qui se présentent à un dirigeant aujourd’hui.

Le sport est-il un moteur dans ton travail ?

Le sport a toujours fait partie de ma vie. J’ai fait beaucoup de danse, de gymnastique en compétition, mais aussi de la course à pied, du yoga ou même du surf en Bretagne, ma région d’origine. Ces différentes pratiques m’ont permis de comprendre que j’avais une étendue de ressources beaucoup plus vaste que celles que je pouvais mettre en œuvre au quotidien. J’ai pris conscience de certaines qualités comme la force, l’agilité, l’audace, la capacité de préparation, d’entraînement, de résilience et j’ai appris à m’en servir dans mon environnement professionnel. Ce que je trouve intéressant avec le sport, ce sont les sensations que l’on ressent, comme nos peurs, notre fatigue, etc. Une fois que l’on a intégré cela, on est capable de les identifier dans un environnement plus cognitif.

Mon rêve le plus fou serait de parvenir à changer l’image de l’accompagnement pour qu’il ne soit plus vu comme un signe de faiblesse.

Ton rêve le plus fou pour ton entreprise ?

Atteindre les objectifs que nous nous sommes fixés : une cinquantaine de personnes accompagnées cette année, près de 300 annuellement dans 3 ans, avoir un lieu d’accueil et d’échanges interdisciplinaires exceptionnel, et dupliquer ce modèle dans différentes villes en France et à l’étranger.

Mais je crois que mon rêve le plus fou serait de parvenir à changer l’image de l’accompagnement pour qu’il ne soit plus vu comme un signe de faiblesse. Les personnes qui se font accompagner le font généralement de manière curative, trop tardivement. Alors qu’un dirigeant doit « se développer » conjointement au niveau d’exigence auquel il est confronté dans son métier. Dans le sport de haut niveau par exemple, il n’y a aucun athlète qui s’entraine tout seul ! Il est accompagné dès son plus jeune âge pour améliorer sa technique. Il serait important d’intégrer cet enjeu car cela apporte un regard complètement différent à la façon dont un collaborateur peut être guidé. Le symbole du bon élève qui doit réussir tout seul est une terrible erreur. Le collectif permet de dépasser cela et d’avoir des projets ambitieux et intéressants.

La question de genre est aussi un enjeu. Je vois que les femmes sont beaucoup plus ouvertes à l’accompagnement. D’ailleurs, 80% de mes clients sont des clientes. Elles ont une compréhension plus fine des interactions entre le mental, les émotions et l’état physique. Les hommes doivent progresser sur ces sujets. Mais je suis convaincue que la perception de l’accompagnement va changer avec la montée en puissance des femmes au sein des postes de direction des entreprises.

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