RÉ'Elles, notre série sur les femmes entrepreneures

4e portrait de notre série RÉ’Elles, Elodie Geba et Anne Gaspar, co-fondatrices de Lilaea et lauréates 2021 et 2022 de Réseau Entreprendre® Picardie.

Dans le flot tumultueux de l’entrepreneuriat, Élodie Geba et Anne Gaspar naviguent avec succès, portées par leur passion commune pour l’eau. Ensemble, elles ont fondé Lilaea, entreprise dédiée à la surveillance des eaux douces. Lauréates de Réseau Entreprendre® Picardie, elles témoignent de leur parcours jalonné de défis et d’accomplissements, mettant en lumière l’importance de leur partenariat et de leur vision pour un avenir plus durable. 

Un duo qui coule de source…

Élodie Geba et Anne Gaspar
Élodie Geba et Anne Gaspar, co-fondratrices de Lilea

A priori, rien ne prédestinait Élodie Geba, 31 ans, à vivre un jour l’aventure entrepreneuriale. « Avec un papa issu du monde ouvrier et une famille maternelle dans l’éducation nationale, je n’ai pas vraiment grandi avec cette idée-là en tête », se souvient-elle. Elle sait en revanche dès son plus jeune âge, et le dit à qui veut l’entendre, que « plus tard, elle sera chercheuse dans l’eau ». Une idée qui la suivra longtemps, au moins jusqu’à sa soutenance de thèse : « C’est ma passion pour mon métier et l’envie de développer des solutions concrètes qui m’ont fait envisager l’entrepreneuriat plutôt que la recherche », confie-t-elle aujourd’hui.

Quelques années plus tôt, à l’Université Reims Champagne Ardenne, Élodie rencontre Anne Gaspar. Les deux étudiantes sont loin d’imaginer que de cette nouvelle amitié naissante une belle aventure entrepreneuriale. Après un master en biologie spécialité « génie de l’environnement », Élodie choisit comme sujet de thèse l’écotoxicologie aquatique, autrement dit les effets des produits toxiques sur les êtres vivants dans le milieu aquatique. De son côté, Anne s’oriente vers l’étude des systèmes embarqués, notamment un sous-marin téléguidé devenu aujourd’hui un des outils innovants développés par Lilaea.  

Pour ces deux scientifiques, l’idée d’une association coule de source. « Nous étions toutes deux passionnées par la recherche mais nous déplorions le manque de pont entre la recherche publique et le monde de l’entreprise. Nous voulions trouver des solutions qui puissent être développées et appliquées sur le terrain. Nous avions dans l’idée de créer notre entreprise une fois le cursus d’Anne terminé mais le marché venait de s’ouvrir et les appels à projets commençaient à tomber, c’était le bon moment pour nous lancer », se souvient Élodie. En mars 2021, elles créent Lilaea (prononcez Lilaé, en référence à cette nymphe aquatique de la mythologie grecque). Incubées au sein de Pépite A2U à Saint-Quentin, elles bénéficient dans les premiers temps du statut d’étudiant-entrepreneur. « En 2021, Anne commençait son master en alternance. Grâce à Pépite*, nous avons pu convertir l’alternance en temps d’entrepreneuriat », précise Élodie. 

*Réseau Entreprendre® est partenaire de Pépite France

Quand on crée son entreprise, avoir l’idée est déjà une bonne chose, revêtir les habits d’un chef d’entreprise en est une autre. Novices en la matière, les deux associées se tournent rapidement vers Réseau Entreprendre® Picardie, conscientes de la nécessité d’être accompagnées dans leur démarche. « Nous n’avions pas un besoin financier au démarrage car nous étions soutenues par Bpifrance. En revanche nous étions en quête d’un accompagnement et d’un partage d’expériences pour comprendre quel type d’entrepreneures nous voulions devenir. Et aussi nous challenger sur notre vision à long terme », se souvient Élodie. Lauréates à deux reprises, en 2021 pour la création de l’entreprise, et fin 2022 lors de la commercialisation de leur solution, elles découvrent en Réseau Entreprendre® « un lieu d’échange et de partage familial et très ouvert ». « Nous avons ressenti beaucoup de bienveillance, de solidarité et de réciprocité. Nous n’étions ni formées ni préparées au métier de chef d’entreprise. Nous avons reçu ici tous les outils nécessaires, acquis de bonnes pratiques ainsi qu’une vision stratégique et de la maturité. Nous avons beaucoup appris et grandi au contact des personnes que nous avons eu la chance de rencontrer », témoignent-elles avec reconnaissance.
  

En pleine croissance, la start-up qui compte six salariés, et bientôt trois de plus, a développé un sous-marin téléguidé pour la surveillance des eaux ainsi qu’une station de surveillance des eaux en continu.
Lilaea propose aussi à ses clients, principalement les collectivités, industries et bureaux d’étude, un accompagnement sur-mesure : expertises, diagnostics de l’eau, actions de sensibilisation. « La raison d’être de Lilaea est de faciliter et démocratiser la surveillance des eaux douces », résume Élodie, fière, à juste titre, du chemin parcouru en seulement 3 ans.

  

« Quand nous nous sommes lancées, l’eau, personne ne s’en préoccupait ! Nous expliquions notre projet et on nous regardait sans trop y croire. Nous avons réussi à sensibiliser les gens, à créer une communauté. Nous sommes fières d’avoir réussi à impulser un changement tangible. Nous avons su répondre à notre raison d’être, ce qui n’était pas gagné au départ. Et nous avons également réussi à mettre en place une équipe sympa, dynamique et performante, grâce à laquelle nous apprenons tous les jours », se réjouit Élodie.

Les deux jeunes trentenaires vivent désormais de leur passion. Elles disent trouver leur inspiration, leur booster quotidien, dans les personnes qu’elles rencontrent, « leur envie de changement, de faire bouger les lignes, leur passage à l’acte dans le collectif. Ce positivisme, nous le partageons inconditionnellement ! ».



  

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