Réseau Entreprendre® a signé le 13 janvier dernier un partenariat avec l’ESSC Grenoble École de Management (GEM) pour mener une étude qualitative sur l’entrepreneuriat féminin. Séverine Le Loarne, chercheuse à Grenoble École de Management (GEM) et membre de Réseau Entreprendre® Isère, nous partage sa vision sur l’entrepreneuriat féminin. 

Racontez-nous votre parcours en quelques mots ? 
Je suis membre de Réseau Entreprendre®. Ce n’est pas une erreur mais vous avez accepté une académique en votre sein ! Je travaille depuis près de 20 ans chez Grenoble Ecole de Management (GEM) que j’ai rejoint après mon doctorat parce que le terrain était propice à l’intrapreneuriat. J’ai donc été successivement responsable de programmes en innovation, créatrice d’un prix de l’innovation puis directrice d’un département. En parallèle, j’ai relancé ma carrière de chercheuse en travaillant sur deux sujets : la place des femmes dans les processus d’innovation et… bien évidemment de l’entrepreneuriat. Je présente la France pour le Global Women Entrepreneurship Program de l’OCDE. 

Séverine Le Loarne, chercheuse à Grenoble École de Management (GEM), membre de Réseau Entreprendre® Isère

Qu’est-ce qui vous a amenée à créer la chaire Femmes et renouveau économique à GEM
Je réalise que tout a commencé avec… Réseau Entreprendre® ! Une collègue de GEM, ancienne entrepreneure, m’a invitée une rencontre annuelle de Réseau Entreprendre® en région parisienne. En a découlé ensuite une demande d’étude sur la croissance des entreprises gérées par des femmes pour Réseau Entreprendre® et les Pionnières. L’équipe de dirigeantes de Réseau Entreprendre® Isère, rencontrée dans ce contexte, m’a encouragé à créer une sorte de think tank dédié à l’entrepreneuriat féminin. Entre temps, avec les fondatrices des Pionnières, devenues les Premières, je pose les pierres d’une chaire, à GEM : un centre de recherche externalisé au service des accompagnateurs de l’entrepreneuriat et de l’intrapreneuriat des femmes, doté d’un incubateur d’expérimentation, qui produit des études, des séances de prises de recul mais aussi des outils pédagogiques ! 

Quelle serait la meilleure façon de promouvoir la place des femmes dans l’entreprenariat ? 
En répondant à cette question, je clos 45 ans d’une recherche mondiale sur le sujet !  
Deux choses : déjà comprendre que la Femme avec un grand F, qui serait nécessairement uniforme à toutes les autres femmes de la terre (ou du réseau), ça n’existe pas ! Donc, balayons les idées reçues que les femmes entrepreneures ont telles ou telles difficultés. C’est valable pour certaines mais pas pour d’autres et heureusement ! 
Ensuite, reconnaissons que, partout, y compris en France, il existe encore des discriminations dans les écosystèmes entrepreneuriaux.

Balayons les idées reçues
que les femmes entrepreneures ont telles ou telles difficultés

Selon vous, quel est le challenge le plus difficile qu’une femme ait à relever dans l’entreprenariat ? 
Je vois encore beaucoup de discrimination aux financements et à l’aide à la croissance de l’entreprise gérée par une femme : des investisseurs qui trouvent tous les défauts à la porteuse (mais pas au projet) et qui seront plus pinailleurs ; la posture analysée comme n’étant pas bonne avec des préjugés “elle ne sait pas comment cela fonctionne”, comme si cela fonctionnait de manière uniforme d’ailleurs ou encore “elle n’a pas encore fait ses preuves”, alors que l’on fait passer des projets encore plus fragiles par ailleurs.  

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